Objet : Lettre ouverte de dénonciation relatives aux graves violations des droits de l’homme dans le sillage du conflit Azawado-Malien

Objet : Lettre ouverte de dénonciation relatives aux graves violations des droits de l’homme dans le sillage du conflit Azawado-Malien

Destinataires : Organisations internationales des droits de l’homme, médias, analystes, chercheurs indépendants, Institutions internationales et responsables politiques…

Mesdames et Messieurs,

Membre de la société civile, don’t le siège social sis dans la région de Kidal, l’Association Kal Akal est un Observatoire Citoyen de Veille et de Défense des Droits Humains du Peuple de l’Azawad.

A ce titre, Il suit et documente régulièrement, selon ses moyens, toutes les violations des droits humains commises par les mercenaires Russes du groupe Wagner et leurs Supplétifs de l’Armée Malienne contre les populations civiles, principalement Touaregs, Maures-Arabes et Peulhs en Azawad et dans le centre du pays du Mali.

D’août 2023 à nos jours, l’Observatoire a pu documenter à travers un décompte loin d’être exhaustif mais assez indicatif environ 500 civils innocents tués don’t la plupart suite aux frappes aveugles des drones Bayraktar de fabrication turque mis à la disposition de la junte Malienne.

A ce décompte macabre s’ajoute des centaines des blessés-handicapés à vie, des disparitions forcées, des destructions des infrastructures sociales de base et le repeuplement planifié des zones dépeuplées des autochtones suite à l’instauration de la terreur.

L’Association Kal Akal est engagée dans cette mission délicate de façon volontaire, sans une quelconque contrepartie autre que le souci de combattre l’injustice et l’impunité en vue d’aider à construire une société de justice et de droit.

Malheureusement, des rapports des organisations des droits de l’homme qui nous parviennent et des articles de presses et autres plateformes de diffusions des informations en lien avec les violations des droits de l’homme, il nous a été donné de constater que les souffrances des populations civiles de l’Azawad, malgré les efforts faits dans le sens de tout porter à la connaissance de qui de droit, ne sont pas assez relayées auprès de l’opinion internationale.

L’attention des médias et des organisations des droits de l’homme semble être focalisée presque exclusivement par ce qui se passe au centre, reléguant en marge des souffrances pourtant réelles, accentuées, suffisamment documentées et quotidiennement rapportées via tous les canaux appropriés.

Mesdames et Messieurs,

Bien que nous saluons et apprecions toute l’attention portée sur les drames du centre, que nous rapportons aussi à travers nos rapports, nous estimons que toutes les victimes et toutes les souffrances se valent et doivent bénéficier de la même attention et du même traitement.

L’association Kal Akal s’indigne et proteste vigoureusement contre cette pratique qui s’apparente à la banalisation des vies humaines, frôlant l’indifférence coupable de la part des auteurs de telles pratiques sélectives devant des situations pourtant similaires quant aux souffrances et injustices endurées.

Nous souhaiterions que les souffrances subies par notre peuple sur ses terres de la part des mercenaires étrangers blacklistés par les Nations unies, commis par une junte en manque de légitimité et de repères bénéficient d’une attention à la hauteur des violations des droits humains injustes et injustifiées qui nous sont infligées.

Aucune organisation des droits de l’homme, ni médias épris de justice ne devait travailler à traiter des souffrances humaines aussi flagrantes qu’abjectes avec de la légèreté, au risque d’encourager davantage l’impunité et le terrorisme institutionnalisé.

Dans l’espoir de réserver une suite favorable à notre lettre de protestation, et en vous envoyant nos propres rapports de ces quatre derniers mois, veuillez agréer Mesdames et Messieurs, l’expression de notre profond respect.

Signé : Sidi Ag Baye – Secrétaire Général

RAPPORT N°02/AKA/2024 DU MOIS DE JANVIER 2024 ,

Introduction : Depuis le début de déclenchement du conflit en cours, Kal Akal s’active par les moyens à sa disposition à répertorier les différentes violations des droits humains commises par le groupe des mercenaires Wagner et l’Armée Malienne en territoire de l’Azawad.

Ce présent rapport se veut une compilation non exhaustive mais assez indicative des violations perpétrées courant du mois de Janvier 2024 sur le territoire de l’Azawad et dans certaines parties du centre du Mali.

Les violations recensées vont des crimes graves, notamment des exécutions sommaires, des massacres de masses aux vols, pillages…

Les principales cibles ethniques :

Les Touaregs ;

Les Maures-Arabes ;

Les Peulhs ;

Les auteurs des crimes : Mercenaires du groupe Wagner, accompagnés par l’Armée Malienne et leurs indicateurs locaux ;

Les moyens de commission des violations :

Drones de fabrication Turque et drones kamikaze ;

Avions de chasse et hélicoptères ;

Barils explosifs ;

Mines et grenades explosives ;

Artillerie ;

Armes légères ;

Armes blanches (couteaux). ; Ainsi, durant ce mois de janvier Kal Akal a enregistré, au titre de

Exécutions sommaires et massacres : 93 cas d’exécutions dontdon’tvieux de 80 ans et 4 orpailleurs étrangers. Parmi ces victimes se trouvent 24 civils bergers peulh exécutés de sang froid dans la région de Nara, village de Welingara/Wuro Ferro, le 26 Janvier, par l’Armée Malienne. L’Association Kal Akal a pu se procurer la vidéo de l’exécution grâce aux parents des victimes.

Disparitions forcées : Plusieurs dizaines de civils arrêtés près de Tombouctou puis emmenés à l’aéroport sont portés disparus. De nos jours leurs familles demeurent sans nouvelles d’eux.

: Blessés : Plusieurs dizaines de blessés

Pillages et/ou vols : des sources locales ont rapporté à Kal Akal des cas de vols et/ou pillages des nattes de couchage, des boutiques, des vivres dans le site de Sangh près de Léré.

Des commerces et des boutiques pillés à Kidal. Cette situation a été rapportée au gouverneur qui n’a pu faire quelque chose. Deux voitures ont été volés à Enekar/Anchawadj.

Arrestations :24

Saccages/incendies : Plusieurs maisons du site de sang près de Léré du célèbre cheik Abak ont été incendiées, sa bibliothèque coranique d’une valeur estimée à plus de 10 millions de CFA a été brulée,2 voitures et des vivres brulés. Son fils Ismaguil porté disparu.

On note également l’incendie du camp des déplacés de Tabagart/Ber dans la région de Tombouctou. Au total, il a été rapporté 4 villages/sites incendiés dans le courant du mois de janvier.

Mort du bétail : plusieurs dizaines de têtes de bovins, camelins, ovins…ont été tuées dans des bombardement aveugles de Wagner-Fama.

Cas de dépeuplement/ déguerpissement : plusieurs sites aux alentours de Ménaka ont été contraints de déguerpir pour rallier le centre-ville de Ménaka sous la menace de l’etat Islamique au Grand Sahara (EIGS). Dans les régions de Kidal, Tombouctou et Gao c’est Wagner et l’Armée Malienne qui sont à l’origine du dépeuplement forcé des sites de leurs populations autochtones pour la destination de la Mauritanie et de l’Algérie déjà saturés par l’afflux des réfugiés. Pour rappel les dernières données chiffrées de Décembre 2023 estiment à 150000 âmes le nombre des réfugiés en Mauritanie, hormis les réfugiés hors camps, non recensés par le HCR.

Dans le registre des tueries sauvages des civils, kal Akal a pu recenser un cas impliquant le bombardement de deux voitures civiles près de Ménaka/ avec la mort de leurs occupants.

On note aussi des cas de largage des bombes artisanales de fabrication Russe sur une zone résidentielle à Tabankorte/Ménaka.

Ces violations concernent : Tombouctou, Aguelhok, Leré, Goundam, Kidal, Ménaka, Tessalit, Tabankorte, Tadoumoumt, Ber, Tinza, Diré, Tindirma, Tonka, Fatakara… entre autres.

L’Association Kal Akal conformément à son rôle d’Observatoire de Veille et de Défense des Droits Humains du Peuple de l’Azawad dénonce et condamne ces violations graves des droits humains commises à dessein par des mercenaires étrangers blacklistés par les Nations Unies, recrutés par la junte Malienne pour faire disparaitre, sinon chasser de leurs terroirs d’attache traditionnelle certaines composantes ethniques ciblées.

Elle interpelle l’ensemble de la communauté internationale et sous régionale à agir vite pour mettre fin à l’impunité visant les populations Touareg, Arabes et Peulhs.

Elle lance un appel pressant aux organisations internationales des droits de l’hommes, notamment Human Right, Amnesty International, Ligue Européenne des Droits de l’Homme, Ligue des Droits de l’Homme (LDH) …à s’impliquer dans ce dossier en collaboration avec Kal Akal pour aider à faire triompher le droit au profit des victimes par des canaux crédibles et indépendants.

RAPPORT N°03/AKA/2024 Période : Mois de Février.

Le mois de Février reste marqué par une intensité des violations graves des droits de l’homme en territoire de l’Azawad et dans le centre du Mali. Elles n’ont épargné ni femmes, ni enfants, ni bétails, ni mêmes les infrastructures sociales de base… la machine répressive et aveugle a ciblé indistinctement tout ce qui bouge dans ses zones d’incursion. Ainsi, nuit et jour, des patrouilles des mercenaires Russes du groupe Wagner et de l’Armée Malienne sillonnent sans répit le territoire de l’Azawad, les villages et les hameaux nomades constituent la cible privilégiée de leur chasse.

Des exécutions sommaires collectives et individuelles, des viols, des vols de bétails, des incendies, des pillages, des disparitions forcées, des destructions des points d’eau… sont quotidiennement rapportés à l’Association Kal Akal par ses sources locales partout où les patrouilles séjournent.

Les populations Touareg, Maures-Arabes et Peulhs, en majorité ont fui en direction de la Mauritanie avec un statut de réfugiés et de l’Algérie sans statut de réfugiés. Le reste qui, par manque des moyens n’a pas pu bouger, vit dans la peur et l’angoisse et attend son « verdict » au prochain passage de Wagner-FAMa.

Rares sont encore les écoles ouvertes. Les centres de santé et les points d’eau en milieu nomades sont détruits.

Les habitations abandonnées par leurs propriétaires sont soit détruites, soit piégées à la mine dans le but d’exercer la terreur et de pousser les populations à abandonner leurs terres.

Les foires hebdomadaires pour l’approvisionnement en denrées et les zones de pâturages constituent un point de guet-apens pour tuer ou arrêter les civils. Aucune organisation ni de droits de l’homme, ni humanitaire n’ose s’aventurer pour savoir ce qui se passe exactement où tenter d’apporter de l’aide. L’asphyxie est totale et très accentuée pour tuer physiquement les populations par les armes ou les tuer en les affamant dans l’objectif d’effacer leur présence sur leur territoire, à défaut la réduire significativement. Ainsi, l’on peut peindre la situation de violations de droits de l’homme en Azawad.

Durant le mois de février 2024, l’Association Kal Akal a pu recenser les violations commises par Wagner et FAMa par catégorie. Elles concernent principalement le territoire et les populations de l’Azawad, mais couvrent en partie, selon les informations mises à notre disposition le centre du pays avec comme cible, la communauté Peuh.

: Au titre de

Exécutions et massacres : 117 civils dont 2 jeunes Talibés tués devant le centre Al Irchad de Kidal,14 civils suite à une frappe de Wagner- FAMa contre un village peulh du nom de konokassi dans le cercle de Niono lors d’un mariage, plusieurs tués. Le jour suivant alors que les villageois enterrent leurs morts d’autres frappent les ont ciblés faisant encore des morts et des blessés, ainsi qu’un jeune tué suite à une injection d’une substance mortelle dans la zone de Tanaynayte à Kidal.

Arrestations et disparitions forcées : 72 cas avérés et confirmés par les sources locales, notamment les parents des victimes ont été enregistrés don’t le cas d’Ahmad Ag Baye, infirmier en partance pour Tinzawatene don’t les traces sont disparues depuis son arrestation. Plusieurs dizaines d’autres cas d’arrestations et des disparitions nous ont été signalés sans que l’on puisse être à mesure de vérifier les allégations.

Vols : 5 cas de vol sont notés portant sur le vol de carburant dans les régions de Ménaka et de Kidal qu’ils volent lors de leurs sorties pour le revendre sur le marché, des animaux à Gao et de l’argent à Tin-ghardian. Des cas de vol se rapportant à des bijoux des femmes et à des pneus des véhicules garés, des téléphones portables et un tricycle ont aussi été enregistrés dans la région de Gao.

Viols : 3 cas de viol impliquant beaucoup des femmes ont été rapportés à Kal Akal don’t un à dianké dans le cercle de Niafunké, un autre dans la zone de Gourma Rharous, où plusieurs femmes et filles seraient violées par le groupe Wagner et FAMa sous la conduite d’un chef de Wagner qui serait nommé MIRONE, et enfin une fille serait violée dans la commune de Gabéro, village de Traoré par des hommes armés non identifiés.

Incendies et Pillages : sur ce registre, unanimement au moins 9 cas sont signalés, ils concernent entre autres l’incendie de la mosquée de tahabanat, le pillage de la clinique médicale de tanaynayte, des boutiques à Echel horo, Ingodiri, Tangara, Indelimane, Ibdakan, Djounhan, Dari, Tindirma…

Outre, les incendies, les pillages et les vols, d’énorme dégâts matériels sont causés par Wagner et FAMa. Ainsi, dans la nuit du 13 Février des frappes de drone ont ciblé à Talhandak une cour de stockage d’essence appartenant à M. ASSABIT AG BAKRENE, un commerçant, tout est parti en fumée, en plus du bilan humain effroyable, le dégât matériel se chiffrerait à plusieurs centaines de millions de FCFA.

Blessés : au cours de leurs missions, Wagner et FAMa ont eu à tirer aveuglement sur des campements habités, sur des forains ou sur des bergers derrière leurs animaux. De ces actes criminels, il en a résulté plusieurs blessés don’t certains handicapés à vie. Ils ont également tué beaucoup de bétails en ouvrant sans discernement le feu sur des troupeaux d’animaux, des fois Ils les tuent pour les emporter. Le dernier cas en date est celui d’Aman Idarnen, Niafunké le 24 Février où ils ont tué l’équivalent du contenu d’un camion en bovins qu’Ils ont emportés.

RAPPORT N°04/AKA/2024 Période : Mois de Mars.

A l’Instar des mois précédents, le mois de mars se caractérise par des violations des droits de l’homme assez graves et inhumaines contre les populations civiles, leurs biens et leurs infrastructures sociales de base.

Les mercenaires Russes du Groupe Wagner employés par la junte Malienne au pouvoir accompagnés de leurs « supplétifs » de l’Armée Malienne sont les principaux auteurs de ces violations. Outre, ceux-ci, les groupes terroristes, participent en matière de violations des droits de l’homme à travers des assassinats ciblés, des enlèvements et de vol de bétail.

Les cibles des violations sont constituées principalement des Kal Tamachaght (Touareg),des Maures-Arabes, des Peulhs. Les infrastructures et les biens ne sont pas restés en marge.

Les violations vont des exécutions sommaires individuelles et/ou collectives au vol des bétails et autres biens en passant par la décapitation et l’exposition en public des têtes tranchées sur le corps pour faire régner un régime d’horreur et de terreur pouvant affecter à jamais les esprits.

Ces violations sont commises dans l’ordre à l’aide de Les drones Bayraktar de fabrication Turque, constituent le plus grand lot en matière de massacre des civils et des infrastructures à travers des frappes aveugles et criminelle

: Les arrestations suivies d’exécutions et souvent des décapitations

Les bombardements contre des villages, des attroupements humains autour des points d’eau ou des centres de santé, des voyageurs, des forains, des bergers … ;

Des disparitions forcées ;

Des vols ;

Des tentatives d’atteinte à la culture et à l’identité kal Tamachaght (Touareg), se manifestant par une campagne de suppression de Tifinagh (écriture autochtone des Touareg) et des dessins rupestres sur les rochers de l’Adagh de Kidal ;

Les enlèvements ;

Les tortures ;

La politique Etatique de dépeuplement ciblé et repeuplement planifié ;

Ainsi, durant le mois de Mars, le tableau de répartition des violations des droits de l’homme se présente comme suit :

Massacres/exécutions : au cours du mois de mars, l’Association Kal Akal a pu comptabiliser au moins 65 civils tués don’t la plupart suite aux frappes des drones Turques. Parmi ces victimes innocentes on note les cas les plus graves ci-après : le 16/3/2024 : une frappe de drone sur le village d’Amasrakad, Gao s’est soldée par au moins la mort de 13 civils don’t 9 femmes parmi lesquelles une vieille de plus de 70 ans, la directrice du centre de santé, des enfants et des adultes, 11 blessés don’t des cas graves et un véhicule appartenant au CSCOM brulé. Dans la nuit du 22 au 23/3/2024 : une frappe de drone a ciblé un regroupement des enfants talibés (élèves coraniques) don’t l’âge est compris entre 9 et 14 ans autour d’un feu à Douna Pen, région de Koro , au moins 14 tués et plusieurs blessés. Le 25/3/2024 : des sources proches de la victime ont confirmé à l’Association Kal Akal la mort par torture au camp militaire de Tombouctou d’un jeune adolescent du nom de Sidi Arby, précédemment arrêté avec son frère don’t on ignore encore le sort.

Arrestations/enlèvements : 66 cas ont été signalés don’t celui du maire de Tidermene, YOUSSOUF AG DANDANE enlevé chez lui à Ménaka par wagner-Fama dans la nuit du 20 au 21/3/2024. Il ya eu également le cas de 3 civils à Kidal don’t un handicapé physique du nom de Bikka Ag Assiltane par wagner-fama le 26/3/2024.

Blessés : 18 blessés ont pu être formellement pointés pour le mois de mars. Cependant, il y en a eu beaucoup qui ont été signalés à Kal Akal sans que l’on puisse être à mesure de verifier.

Pillages/destructions /Incendie : on enregistre principalement les cas suivants :

1. Le 10/3/2024 : plusieurs campements nomades ont été incendiés à Egharghar,Kidal ;

2. Le 15/3/2024 : une bavure impliquant des transporteurs d’essence s’est soldée outre la mort de 5 personnes, par l’incendie/dommages de 6 véhicules avec toute leur cargaison, soit plusieurs centaines de millions de Fcfa en fumée dans le secteur de Tabankorte ;

3. Le 16/3/2024 : campagne des destructions et des pillages des maisons à l’aide d’engins lourds à Tessalit et vol des plusieurs véhicules et motos ;

4. Le 18-19/3/2024 : frappes de drone à Zouera, Goundam avec 1 mort,3 blessés et plusieurs commerces essoufflés. Les dégâts sont estimés à plusieurs centaines des millions de francs cfa ;

5. Le 21/3/2024 : Gabero à 52km de Gao, les terroristes de l’EIGS ont procédé à des pillages des boutiques, des maisons et de vol de beaucoup d’animaux avant d’exécuter un vieillard du nom d’IDRISSA ALMADJISSA.

6. Le 29/3/2024 : frappe de drone contre un dépôt de carburant appartenant à des commerçants à combo, cercle de Rharous, 1 mort,2 blessés et des dommages matériels importants ;

Vol : dans cette rubrique, l’Association Kal Akal a pu documenter les cas les plus flagrants et irréfutables racontés par les victimes elles-mêmes et les témoins de la scène sur place.

Ainsi, le 15/3/2024 : une patrouille de wagner-fama a sillonné certaines localités relevant du cercle de Tidermene dans la région de Menaka, elle a volé/confisqué de l’argent avec 6 personnes pour une somme totale d’un million quatre cent trente-cinq milles (1.435.000F) se répartissant ainsi qu’il suit :

Vol de 400000F appartenant à un boucher ;

Vol de 100000F appartenant à un berger ;

Vol de 285000 d’un maraicher ;

Vol de 400000 d’un commerçant ;

Vol de 150000 d’un maraicher ;

Vol de 100000 d’un maraicher

16/3/2024 : en marge de leur campagne des destructions et des pillages des maisons à l’aide d’engins lourds à Tessalit, Wagner et ses supplétifs Famas ont procédé au vol des plusieurs véhicules et motos ;

RAPPORT N°05/AKA/2024 Période : Mois d’Avril

Les auteurs des violations des droits de l’homme sont, dans l’ordre de l’ampleur et de la gravité des actes posés wagner-fama, puis l’EIGS et le JNIM.

Elles sont commises au moyen de :

➢ Drones Bayraktar de fabrication Turque ;

➢ Avions de chasse ;

➢ Hélicoptères ;

➢ Artillerie à travers des bombardements aveugles ;

➢ Exécutions sommaires à l’aide des armes légères ;

➢ Décapitations avec des armes blanches ;

Dans le courant du mois d’Avril, Kal Akal a pu recueillir, au titre de :

1. Massacres/exécutions : 114 cas portant exclusivement sur des civils désarmés en Azawad et dans le centre du Mali. Les cas les plus emblématiques furent l’exécution sommaire de 9 civils à Adanan Nakafar, Anafif le13.04.2024 par wagner-fama et de 42 civils suite à une vaste campagne meurtrière menée entre le 20 et 25 Avril dans des villages relevant des cercles de Niafunké et de Youwarou sur la rive droite du fleuve Niger.

Il ya eu également le cas de Mohamed Ag Said, gardien de l’Assemblée régionale de Kidal et de Mohamed Ag Abah, enseignant à la Medersa du quartier de l’aviation don’t les corps sans vie ont été retrouvés près d’Intidban. On note dans ce registre macabre une frappe de drone à Hassi loumazil, secteur de Zarho,120 km au Nord de ber, tuant une femme et ses deux enfants don’t un nourrisson le 07/04/2024.

2. Arrestations/disparitions : 37 cas ont été signalés par nos relais locaux, don’t le cas de 3 vieillards d’environs 80 ans arrêtés à Egar-gar, Tessalit lors d’une sortie de wagner-fama dans la zone. L’Association a pu se procurer de leur vidéo d’arrestation. Deux civils, gérants d’une pharmacie à kidal aussi ont été signalés. Le 09.04.2024 :la disparition de Hamzata Ag Mahmoud a été signalée alors qu’il revenait de l’Algérie.

3. Tortures et blessures : plusieurs cas de blessures nous ont été rapportés sans être à mesure de les rapporter de façon quantifiée. Les cas de tortures concernent principalement Saboghak/Tessalit, Toulabela, dans le mema, Gabero, hombori, Garib…et impliquent wagner-fama et EIGS.

4. Vol : quatre (4) véhicules ont été volés dans la zone d’Achibago, du bétail non quantifié et de motocyclistes ont été volés à bara/Ansongo et des téléphones et argent volés à Tedjerert/Alata suite à une incursion de l’EIGS. Il ya eu aussi plus de cinq cent (500) têtes de bovins volés à Diankabou/Koro par des hommes de Wagner-Fama.

5. Destructions/Pillages et autres dommages matériels : nous avons pu suivre les cas suivants :

➢ Destruction à l’aide des bulldozers des habitations et des infrastructures à Saboghak, Tessalit, la destruction d’un château, des habitations et la mort des camelins, des ânes, des ovins à Toulabella dans le mema.

➢ Kal Akal a noté également la mort d’un fennec suite à une frappe de drone réalisée entre le 02 et le 03 /04/2024 à Al ourch, 45km au Nord de Larnab. Sur un tout autre registre, Kal Akal a été informé de la décision de wagner-fama de forcer tous les déplacés nomades dans les périphéries de Tombouctou, Niafunké de rallier les grandes agglomérations sous peine de cibles militaires.

Par ailleurs, après la production du rapport mensuel de mars, l’Association Kal Akal a pu se procurer des informations relatives à 87 cas d’exécutions des civils opérés dans les zones de Boni, Koro, Niono et de 6 cas d’arrestations par Wagner-Fama.

C’est dans ce cadre et conformément à sa ligne directrice consistant à ne rien laisser passer par les mailles du filet que Kal Akal a pu se procurer la vidéo et le témoignage d’une dame don’t le mari a été enlevé par Wagner-Fama en plein cœur de Tombouctou à travers un tableau récapitulatif des renseignements recueillis. Depuis ce jour, il demeure mystérieusement introuvable.

Pour ne rien arranger dans les souffrances des populations, en plus des violations de droits de l’homme se manifestant par des exécutions, des vols, des arrestations…s’ajoutent des blocus imposés par les groupes terroristes notamment sur Tombouctou, Tessit, Ménaka…mettant les populations dans une situation de psychose et de précarité assez élevée.

Conclusion :

L’Association Kal Akal, conformément à sa mission de défense des droits humains du peuple de l’Azawad condamne fermement ces violations inhumaines, injustifiées et répétées commises par des mercenaires internationaux blacklistés par les Nations Unies et employés par un Etat, via la junte de Bamako, signataire de tous les textes relatifs à la protection des droits humains.

Elle dénonce le silence assourdissant, apparenté à une indifférence de la part de la communauté internationale, principalement les organisations des droits de l’homme devant une épuration ethnique ciblée à l’image des celles du Rwanda, du Soudan…perpétrée à ciel ouvert contre un peuple autochtone sur ses terres.

L’Association Kal Akal lance un appel pressant aux ONGs des droits de l’homme à s’intéresser vivement et dans l’urgence à ce dossier pour garantir l’impunité aux criminels.

L’Association Kal Akal tend sa main à toutes les personnes, acteurs, organisations épris de paix et de justice et désireux d’apporter leur pierre pour aider à faire la lumière sur les violations des droits du peuple de l’Azawad à travers un droit de poursuite contre les auteurs, coauteurs et complices des crimes.

Association Kal Akal,

Tinzawaten kidal

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