Des massacres de civils sont commis presque tous les jours dans la région de l’Azawad (nord du Mali). L’armée malienne appuyée par la milice Wagner, les groupes islamistes de l’EIGS et du Jnim se livrent, selon Kal Akal, à des affrontements sanglant pour le contrôle de cette région.
L’Observatoire de veille citoyenne pour la défense des Droits Humains du peuple de l’Azawad, l’association Kal Akal a identifié plusieurs cas de tueries et de disparitions forcées.
« 90 cas confirmés ont pu être communiqués et documentés. Ce chiffre, bien qu’assez indicatif ne représente que le coté visible de l’iceberg » rapporte Kal Akal. « Elles sont commises dans l’ordre et l’ampleur des dégâts par la milice russe du groupe Wagner accompagnée de l’armée Malienne, puis de l’EIGS et du JNIM », révèle un rapport de cette association.
Ces massacres qui se déroulent loin des médias internationaux ne bénéficient d’aucun relais sur la scène internationale. Une discrétion qui arrange les sicaires de tout acabit.
L’association ajoute avec regret qu’« il faut se résoudre à comprendre que beaucoup des violations graves perpétrées contre des civils et leurs biens ou leur dignité sont passées par les mailles du filet ». En effet, il est presque impossible de documenter toutes les exactions dont sont victimes les civils dans l’immensité de ce territoire azawadien.
« Chaque jour ou presque des civils désarmés sont pris indistinctement pour cibles et exécutés ou arrêtés. Des biens sont volés ou détruits, des villages nomades sont soumis à des bombardements de l’aviation, de l’artillerie ou ciblés par des drones de fabrication Turque mis à la disposition de la junte malienne. Des femmes et des enfants sont atrocement tués, souvent mutilés ou décapités et comptabilisés dans le registre des «terroristes neutralisés » pour magnifier la bravoure et la montée en puissance de l’armée », accuse l’association touareg Kal Akal.
Dans le même rapport du mois de mai, l’association touareg observe qu’ »il y a 37 cas d’arrestations et des disparitions forcées répertoriés dont celui du docteur et non moins grand notable de la région de Kidal, Najim opérée le 16 mai chez lui à Kidal ». L’association accuse les hommes de la milice Wagner et des soldats de Fama d’être derrière cette arrestation. « Il y a eu aussi l’arrestation du 3e adjoint au maire d’Ansongo, le 27 mai 2024 ». L’association série un certain nombre d’arrestations, de tueries et de cas de tortures glaçants.
Des scènes de destructions et de pillages sont rapportées par le rapport. Elles « ont concerné entre autres localités : Amassine, Tessalit, Gargando, Tiknewen, Tassik, Chimam, Intibzaz… »
Le cadre stratégique permanent pour la défense du peuple de l’Azawad a tiré plusieurs fois la sonnette d’alarme sur les nombreux massacres de civils. En vain, la communauté internationale a les yeux rivés sur d’autres zones de guerre.